Cette année 2023 aura été florissante en terme de sorties de jeux vidéo pour les studios Microids qui fêtent ses 40 ans quand même, ça ne nous rajeunit pas du tout. Après nous avoir gratifié de beaucoup de jeux dont 2 jeux sur l’univers d’Agatha Christie, d’une nouvelle aventure pour le célèbre reporter Belge, Tintin, ou encore d’une suite aux aventures des Schtroumpfs, cette fois-ci, Microids continue de spammer la touche nostalgie et nous sort Flashback 2, la suite du jeu vidéo du même nom, sorti en l’an de grâce 1992.
Pour ceux d’entre vous qui veulent se le procurer, il est disponible depuis le 16 Novembre sur PS5, Xbox Series X/S et Steam au prix de 39.99€. Pour les possesseurs de PS4, Nintendo Switch et Xbox One, il vous faudra attendre le premier trimestre 2024. Alors est-ce que cette suite en vaut la peine? Montez dans la navette en partance pour New Washington et cramponnez-vous, ça risque de secouer.
Pour ceux qui ne connaissent pas Flashback, l’histoire a été créée par Paul Cuisset, un grand nom français dans l’industrie du jeu vidéo de l’époque. Vice-président de Delphine Software, il fût inspiré par les romans de science-fiction de Philip K. Dick (Blade Runner, Minority Report ou encore The truman Show sont des adaptations de ces romans) pour nous sortir une petite pépite en 1992 sur Amiga mais aussi sur SNES et Mégadrive sous le nom de Flashback.
Et voici un bref résumé de celle-ci; Vous vous réveillez dans une jungle luxuriante, au XXIIème siècle, dans la peau de Conrad B. Hart, un cadet du GBI (Bureau Galactique d’investigation), amnésique. Après le visionnage d’un holocube, vous vous dirigez vers New Washington pour y retrouver un certain Ian. Vous serez très vite plongé dans un complot politique dirigé par les Morphs, des extra-terrestres capables de prendre l’apparence humaine et bien entendu, ça sera à vous de déjouer ce dit-complot.
Voilà pour ce qui est du premier opus de Flashback mais ne nous attardons pas plus car je suis ici pour vous parler de sa suite et quelle suite… En ce qui concerne l’histoire, elle est toujours chapeautée par Paul Cuisset et ici développée
par Microids Paris et Lyon. Vous y incarnez toujours Conrad B. Hart et vous vous réveillez dans un entrepôt à New Washington, sur la planète Titan. Dans vos souvenirs, vous étiez en route vers la Terre et vous ne comprenez pas pourquoi vous êtes là. Après quelques pas, vous retrouvez votre arme emblématique avec l’IA « A.I.S.H.A. » qui est liée à vous. Elle vous explique les derniers évènements et vous informe que votre ami de toujours, Ian, s’est fait kidnapper.
C’est reparti pour un tour et vous sortez des entrepôts pour rechercher votre ami. Après quelques missions, vous découvrez très vite que vous êtes dans une ligne du temps en parallèle du premier opus de Flashback. La
générale Lazarus et les Morphs sont toujours présents et le complot est encore au rendez-vous.
L’histoire, de ce second opus, a un aspect réchauffé. Et ça pêche un peu sur l’expérience de jeu. Pour ceux qui connaissent le jeu original, il y a très peu de surprise et si ce n’est pas le cas, le scénario est assez plat, certes bon avec ses vibes 80/90 mais malheureusement, il manque d’un renouvellement plus actuel pour le fond. Il donne cette impression d’arrêt du temps et c’est assez triste pour une suite qui était attendue par beaucoup de fans. Les twists qu’ils ont voulu amener tombent comme un soufflé et ne parlons même pas des dialogues qui, eux aussi, sont bloqués dans les années 80/90 et souvent sans réelle implication.
Pour ce qui est du gameplay, c’est un jeu d’action, aventure et plate-formes. Comparé à son prédécesseur, au revoir le défilement 2D, maintenant vous avez droit à une 2.5D avec de la profondeur sur vos plans. Et malheureusement, ça ne marche pas du tout. Que ce soit en termes de combats ou tout bonnement d’exploration du lieu, vous allez
passer votre temps à être bloqué ou tomber. Un trou peu visible et hop vous devez refaire le chemin et même si vous savez qu’il est là, la maniabilité du personnage et le manque de visibilité de la profondeur vous fera très probablement retomber dedans.
Les rampes d’escaliers aussi seront pires que vos ennemis. Plusieurs fois, vous serez bloqué par celles-ci, vous empêchant de progresser ou de combattre correctement. Et pour ce qui est des combats, ils ont gardé la difficulté des jeux de l’époque, c’est-à-dire assez exigeant et ça fait plaisir. Quelques tirs peuvent très vite vous mettre hors d’état donc il faut rester prudent mais encore une fois, c’est sans compter les collisions à cause de la
profondeur. Pour viser et ainsi sortir votre arme, il vous faudra diriger le stick droit dans la direction voulue sinon impossible de tuer les ennemis mais c’est compliqué car le système est très imprécis et ça casse la dynamique de combat.
Pour recharger celle-ci, vous devrez la sortir avec le stick droit pour pouvoir le faire. Un aspect pas très pratique non plus mais les puristes adoreront. Bien sûr, il y a encore un défaut à signaler dans ces combats, c’est
que Conrad peut, sans comprendre pourquoi, ne pas vouloir tirer pendant 1 ou 2 secondes, malgré vos commandes, mais celles-ci peuvent être précieuses lorsqu’une horde d’ennemis vous tombent sur le coin du nez.
Au niveau des ennemis d’ailleurs, ils n’ont pas été chercher très loin. Les différents ennemis du jeu sont moins nombreux que vos dix doigts si vous ne comptez pas les ennemis uniques, qui eux aussi sont peu très nombreux. Microids nous avait promis des combats de Mecha mais malheureusement, encore une fois, c’est décevant. Ça n’a lieu qu’une fois et ce n’est plus à faire.
Le côté plate-forme n’est pas non plus exempt de défaut. Le timing pour sauter est calculé à la frame près et si vous appuyez une seconde trop tôt ou trop tard, adieu la plate-forme et bonjour le chemin inverse pour réessayer.
Et enfin, à l’époque du premier opus, pour changer d’une zone à l’autre, vous preniez le métro qui faisait office de chargement. Ici, ils ont décidé de mettre une phase de moto qui, dans l’idée, est bonne mais malheureusement, encore une fois, ça ne prend pas. Le circuit est sans saveur, les collisions avec les autres usagers de la route sont immondes et malgré la bonne musique durant ce « chargement », vous allez très vite vous ennuyer devant votre écran.
En terme sonore, on passera sur le sound design des armes qui, comme dans les anciens jeux, font rire au début mais qu’au début… Par contre, la bande-son est très bonne. Les quelques musiques dispatchées dans le jeu sont magnifiques et rythment bien l’ensemble, parfois la musique laisse place à l’ambiance du lieu par des bruits ou du silence mais ça
matche parfaitement. Point positif également, les personnages principaux sont tous doublés. On nous propose le très bon Donald Reignoux (Spiderman, Titeuf ou Reese) pour un Conrad qui fait très bien le travail mais, malheureusement, ressemble à un Peter Parker sans humour, ou encore dans un rôle plus secondaire, Christian Pélissier, que vous
connaissez sûrement pour son doublage du célèbre Capitaine Haddock dans Tintin ou encore Yao dans Mulan et qui fait très bien le taf également.
En ce qui concerne les graphismes, le jeu comprend 5 niveaux, ce qui paraît peu pour notre époque mais encore une fois, Microids continue de spammer la touche nostalgie et nous offre des niveaux qui sont, pour la plupart, repris du premier opus mais qu’ils ont magnifiés avec le nouveau moteur graphique en l’agrémentant de détails, de lumières, et de quelques lieux assez courts supplémentaires pour donner une vie plus « réaliste » par rapport au
premier Flashback.
Certains endroits, cependant, ne vous donneront pas l’envie de rester pour vous extasier devant. Des lieux comme la jungle sont vus et revus et vous passerez très vite à la zone suivante. Les entrepôts ou usines ont été, pour certains, ajoutés tel un niveau d’égout dans Resident Evil, parce qu’il le « faut » et on sent bien qu’il y a moins de travail sur ces zones tant les lieux sont génériques et sans saveur. Sans compter que certaines textures sont datées
du siècle dernier. Par contre, New Tokyo ou encore le village des bannis donnent une profondeur au jeu et la touche très science-fiction/cyberpunk des années 80 sublimés d’effets de lumières est plaisante à voir. Les cinématiques sont, elles, découpées comme les anciens comics et ça donne très bien. Ça donne du punch aux différents plans fixes.
Les points positifs et négatifs
* Points positifs:
– Donald Reignoux
– Les effets de lumières dans certains lieux
– La bande-son
– Les cinématiques en plan « comics »
* Points négatifs:
– Les chutes de framerate
– Les différents problèmes techniques
– Un manque cruel de renouvellement par rapport au premier
– Un scénario insipide
– Le combat de Mecha inutile
– Fin plus que prévisible
– Système de tir très peu précis
– Certaines modélisations qui piquent les yeux
– Séquence de moto pas nécessaire
– Des dialogues pas très convaincants
– Durée de vie très courte
Mon avis personnel et ma note:
Pour conclure, beaucoup attendaient le retour de Flashback car quoi de mieux que de la bonne science-fiction, surtout quand elle prend des inspirations aussi fortes que celles de Philip K. Dick. Malheureusement, pour moi, ça ne marche pas. Le manque de scénario innovant au premier volet comme le manque d’originalité dans les niveaux fait que je me suis ennuyée très vite et pourtant, la durée de vie du jeu, dû au fait qu’il y a que très peu de niveaux, est très courte.
Comptez moins de 10 heures pour le faire à 100%. La lourdeur du gameplay mélangée à un scénario qui ne décolle pas, sans compter le nombre incalculable de problèmes technique tel que les collisions, les sauts mal amenés, les tirs absents ou le framerate qui chute sans arrêt ont fait que l’expérience Flashback a plutôt été un calvaire
qu’un amusement. Je le regrette sincèrement car la vidéo de présentation m’avait fortement hypée mais il y a beaucoup trop de points noirs pour dire que c’est une réussite.
Ma note: 10/20