One Piece, le live action Netflix: la critique

Ce 31 août 2023 était attendu par des millions de fans de manga et d’animé dans le monde. Pourquoi ? C’est le jour où Netflix a décidé de sortir un de ses projets les plus ambitieux et casse-gueule de l’histoire de la plateforme, l’adaptation en prise de vue réelle d’une légende du manga shonen: One piece.

Pour les quelques dernières personnes qui ignoreraient ce qu’est One piece, c’est tout simplement le manga le plus vendu et probablement populaire du monde, battant même Harry Potter en tant qu’œuvre de fiction la plus vendue de l’histoire. One Piece en chiffre c’est 105 tomes sur 26 ans et 1070 épisodes sur 24 ans d’existence, une véritable institution au Japon dont la popularité n’a jamais baissé et qui ravit chaque semaine petits et grands que ca soit dans sa prépublication hebdomadaire dans le magazine Shonen Jump ou le dimanche avec son épisode d’animé. Il est donc évident qu’avec la pression d’une armada de fans déchaînés pouvant débarquer avec leurs sabres de pirates au siège de Netflix, les erreurs n’étaient pas permises. Et ça, le N rouge l’a bien compris et a pu compter sur la présence d’Eiichiro Oda, l’auteur de la saga, et d’un budget colossal de 144 millions de dollars, faisant de cette première saison la plus chère jamais produite par la plateforme. 

Est ce que tous ces investissements ont payé et Netflix a enfin trouvé son « One piece » des séries qui met tout le monde d’accord, nous allons voir ça.

Pour les gens non familier de l’univers de One Piece, on y suit les aventures de Monkey D Luffy, jeune adulte casse-cou au chapeau de paille vissé sur le crâne et à la capacité d’étirer ses membres comme du caoutchouc élastique, et qui a comme projet de devenir le roi des pirates, rien que ça ! Pour cela il va se constituer un équipage de personnages haut en couleur qui le suivront dans les plus dangereuses péripéties que leur capitaine entreprendra. C’est ainsi que l’on peut résumer le plus basiquement (pour ne rien gâcher) l’intrigue de One piece. Evidemment, durant ses aventures, notre capitaine va croiser une multitudes de personnages plus originaux les uns que les autres et c’est là qu’on peut émettre une première critique, si l’équipage du chapeau de paille s’en sort avec les honneurs dans leur transition du dessin à la réalité, certain personnages s’avèrent plus discutables tant leur charac design est particulier et ne fonctionne pas en prise de vue réelle, donnant un petit côté « cosplay cheap » à certains d’entre eux. Pour les connaisseurs, l’adaptation de Netflix couvre sur ses 8 épisodes les événements entre Romance dawn, le début de l’aventure et la fin d’Arlong Park, vue le format beaucoup plus court l’histoire à du être adaptée, coupant certains passages et revisitant complètement d’autres, introduisant même beaucoup plus tôt un personnage, et force est de constater que dans l’ensemble ça fonctionne bien. Le rythme est soutenu, l’essentiel est là et on peut se dire que cette adaptation correspond aussi à la vision de l’auteur vue qu’il chapeaute le projet. 

Les acteurs apportent beaucoup à la qualité de cette adaptation, Iñaki Godoy fait un fabuleux Luffy, on sent que l’acteur, qui est fan de One piece, prend un plaisir monstre à interpréter le chapeau de paille et dégage une énergie qui fait entièrement honneur au personnage, les autres ne sont pas en reste, Mackenyu fait un excellent Zoro, badass, mystérieux et avec quelques punchlines aussi efficace que ses sabres, saluons aussi les prouesses physiques de l’acteur qui s’est entraîné pour le rôle. Emily Rudd est également convaincante en Nami plus rentre-dedans et sérieuse que celle de l’animé, Jacob romero gibson incarne Usopp, sans le long nez, mais avec le sourire et le regard malicieux quand il sort les plus odieux mensonges et finalement Taz Skylar qui joue un Sanji aussi classe que ses coups de pieds sont dévastateurs. Mention spéciale à l’acteur Jeff Ward qui interprète un Baggy survolté au maquillage excellent. Comme vous avez pu le remarquer, aucun nom connu au casting principal mais de jeunes acteurs qui veulent prouver de quoi ils sont capables et y arrive très bien… un peu comme les personnages qu’ils incarnent.

Pour le coté visuel, Netflix a sorti le grand jeu, c’est simple tout est extrêmement bien fait, les décors sont la première chose qui saute aux yeux. C’est très propre, souvent gigantesque et participe bien à l’immersion. Si, comme mentioné plus haut, certains costumes sont à la limite du ridicule (ex: Buchi ou le chapeau de Garp), les décors, eux, ont su bien retranscrire, sans copier coller, les lieux de l’animé, que ce soit sur terre ou sur les navires, mention spéciale au Baratie, restaurant flottant à l’ambiance folle et au décor aux petits oignons. 
Les combats sont aussi une franche réussite. Dynamique, avec des plans qui claquent bien et une intégration des effets spéciaux plus qu’honnête, on imagine bien la difficulté qu’à dû représenter un pouvoir comme celui d’étendre les membres de Luffy sans que cela fasse cheap ou ridicule et c’est dans l’ensemble bien rendu.

Les musiques globalement sans être inoubliables renforcent bien l’ambiance, l’inclusion discrète de quelques musiques reprises de l’animé ne manquera pas de faire plaisir aux fans.

Je l’ai personnellement regardé en version française, à noter pour les fans de l’animé que Netflix propose une version japonaise avec les doubleurs originaux, au moment d’écrire ces lignes, celle-ci n’est pas disponible en Belgique… ce qui au vue de la synchronisation labiale horrible que l’on peut voir dans la bande annonce n’est peut être pas une grande perte. Pour la VF donc, rien à signaler, je l’ai personnellement trouvée plus que correcte avec quelques voix connues et un bon doublage des personnages principaux.

En conclusion, que penser de ce One Piece en live action ? Sur la forme c’est une franche réussite, le budget a bien été utilisé et le rendu à l’écran fait honneur au matériel de base, les jeunes acteurs ont un énorme potentiel de sympathie et interprètent nos héros préférés dans toute leur gloire, le rythme est bon et on ne s’ennuie pas une minute. Cependant, si la série saura ravir le fan par sa qualité et ses multiples clins d’oeils au manga et à l’animé, on a du mal d’imaginer qu’elle puisse avoir le même impact sur quelqu’un qui n’est pas familier à l’univers et il est probable qu’elle ne donnera pas envie à tous les “non-initiés” de la regarder. En retranscrivant aussi bien l’univers de l’animé, une de ses plus grandes forces devient potentiellement un mur infranchissable pour bon nombre de personnes qui auront du mal à se plonger dans un univers bariolé fait d’homme élastique, de bretteur avec un sabre en bouche et de méchants qui en font des tonnes. Malgré tout, avec ses nombreuses qualités et son excellente ambiance, le fan passera un bon moment et si la série arrive à, ne serait-ce que, convertir quelques personnes à la culture manga, Netflix aura encore plus réussi son pari.

Ma note:
17/20

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