The Last of Us: la série, la critique

The last of us et sa suite sont deux jeux qui tiennent une place bien particulière dans le cœur de nombreux joueurs, en grande partie grâce à ses deux personnages principaux dont l’attachement que l’on ressent pour eux n’avait que très rarement été atteint dans un jeu vidéo. 

Replaçons le contexte, en 2013 sort le premier The last of us, dernier bébé de Naughty dog, créateurs entre autre, d’Uncharted et ses différentes suites, déjà un monument du jeu vidéo et un excellent exemple de personnage ultra charismatique avec Nathan Drake le protagoniste. Evidemment, avec un tel pédigré, l’attente est à son maximum. Et lorsque le jeu sort, en plus d’être une claque graphique absolue et d’avoir un gameplay ultra solide, ce qui va faire la différence ce sont ses deux protagonistes, Joël et Ellie. Deux personnages attachants, complexes et à l’écriture irréprochable et mature dont l’histoire marquera à tout jamais ceux qui prendront part à leur périple. 

Il était donc évident qu’avec un matériau de base pareil, l’idée de l’adapter sur le petit écran serait une évidence, après tout le jeu, lui-même, avait déjà un aspect très cinématographique. Cependant, et c’est très rare dans ce genre d’adaptation, c’est plus avec une grande attente que de l’appréhension que les fans l’attendaient, pour deux grandes raisons. 

La première c’est HBO, plateforme connue depuis plus de 20 ans pour la haute qualité de ses séries, Game of thrones entre autre, et également connue pour l’omniprésence de nudité à l’écran dans ses programmes, mais on vous rassure, pas de ca ici, ouf. Quand on sait déjà que c’est un studio de talent qui va s’en occuper, on est rassuré mais si en plus Neil Druckmann, créateur du jeu, chapeaute le projet, alors là la hype atteint des sommets.

Est-ce que le projet atteint l’excellence des jeux? On va essayer d’apporter une réponse à cette question.

L’histoire commence en 2003 lorsque Joël Miller, daron badass vétéran reconverti dans le bâtiment, tente de fuir avec sa fille et son frère une mystérieuse pandémie qui rend les gens fous et violents. C’est durant ce chaos que sa fille se fera tuer par un militaire. On retrouvera notre héros, 20 ans plus tard, dans une zone de quarantaine. Le but étant de protéger les gens du fléau qui a décimé une grande partie de l’humanité, le cordyceps; un champignon qui peut infecter l’humain par morsure ou par spore pour au mieux le rendre fou et au pire le transformer en créature de cauchemar sanguinaire. 

C’est dans ce contexte que la FEDRA, groupe gouvernemental, règne de manière totalitaire et face auquel le peuple essaie de s’opposer grâce au groupe de rebelles: les Lucioles. Joël, habile pour la contrebande, va se retrouver suite à plusieurs événements à devoir transporter un « colis » pour les lucioles et quel colis! Une ado un peu rebelle et insolente nommée Ellie.

Sa destination, un centre de recherches médicales des lucioles à l’autre bout du pays, la raison, Ellie est la seule personne connue à avoir survécu à une morsure d’infecté par le cordyceps et son immunité pourrait bien être la clé de la survie de l’humanité. 

On suivra donc le road-trip à travers les Etats-Unis de Joël, père meurtri par la disparition de sa fille 20 ans plus tôt, escortant une adolescente orpheline un peu rebelle et croisant sur leur chemin de nombreuses personnes aussi meurtries, qui seront parfois touchantes parfois terrifiantes.

Le casting est excellent, pour Joël, HBO a fait appel à Pedro Pascal, avec lequel il avait déjà collaboré sur Game of Thrones et qui s’est illustré plus récemment en tant que rôle principal casqué de la série The Mandalorian sur Disney+, et sa performance est magistrale. Son personnage un peu bourru mais au grand cœur profondément blessé par le passé est convaincant de bout en bout. Celui d’Ellie, brillamment interprétée par Bella Ramsey, qu’on a pu voir dans Game of Thrones également ainsi que dans la série Amandine Malabul, est aussi touchante qu’insolente. L’alchimie des deux acteurs est évidente et même si il a été pointé, plusieurs fois avant la sortie de la série, que leurs physiques ne ressemblent pas forcément à ceux des personnages du jeu, les costumes et l’interprétation font qu’on a aucun doute et qu’on est bien face à Joël et Ellie. On retrouve également Anna Torv (Fringe), Nick Offerman (Parks and Recreation) ainsi qu’en Easter egg, les doubleurs américains de Joël et Ellie dans les jeux, Troy Baker et Ashley Johnson.

Du coté de la réalisation, HBO a fait appel à Craig Mazin comme showrunner. Si ce nom ne vous dit rien de prime abord, c’est lui qui a réalisé l’excellente mini-série « Chernobyl », considéré par beaucoup comme une masterclass. Et ici de nouveau, il laisse parler son talent. Plan millimétré, décors ultra réalistes et gestion parfaite du rythme et de la tension, les séries récentes sont devenues de plus en plus proche de ce que le cinéma peut nous proposer et The last of us fait un pas de plus dans cette direction. 

Le premier épisode en est un bon exemple tant la tension est bien gérée et ne cesse d’augmenter. Il nous permet de ressentir la peur grandissante des protagonistes face à une situation qu’ils ne comprennent pas. Le troisième épisode est également à citer, nous proposant une histoire où l’on aperçoit à peine nos héros et nous montrant comment d’autres personnes font face à l’apocalypse et arrivent à y trouver joie et aussi tristesse. 

Si l’histoire a été réalisée avec une grande fidélité au jeu, il faut noter que plusieurs passages ont légèrement été modifiés, ces modifications n’impactent pas en profondeur l’histoire, sont peu nombreuses et on été supervisées par le créateur du jeu lui même. Notons également un épisode entièrement dédié au DLC « Left Behind » pour ceux qui auraient put rater son histoire dans le jeu ainsi que des séquences « flashback » sans les protagonistes qui nous en apprennent plus sur le cordyceps et qui ne figuraient pas dans le jeu original.

D’un point de vue technique, la série fait la part belle aux effets spéciaux pratiques, nous montrant des costumes d’infectés aux visages champignionesque de toute beauté, ou de toute laideur plutôt. Les décors sont eux aussi extrêmement travaillé, bien sûr l’informatique a été utilisée pour les plans large nous montrant divers bâtiments gigantesques tomber en ruine mais les intérieurs ne sont pas en reste et fourmillent de détails.

L’ambiance sonore est très solide aussi, les sons emblématiques des « claqueurs » et autres ennemis infectés, sauront vous faire monter la tension comme dans le jeu d’origine. Le doublage français est de qualité avec pour Joël, Boris Rehlinger spécialiste des mecs badass avec les voix Fr de Jason Statham, Ben Affleck et Gerard Butler. L’ambiance musicale est assurée par de jolies musiques d’ambiance entre coupées de pistes licenciées rock/pop des années 80 et d’un excellent opening reprenant le thème principal du jeu original.

En conclusion, The last of us est une excellente série qui, en plus d’être une adaptation fidèle du jeu original, a su être une bouffée d’air frais dans un genre qui s’essouffle, la série de zombie. Même si c’est à nuancer car The last of us n’est pas qu’une série de zombie, ou infecté pour être exact. Si l’apocalypse qui a touché le monde en est la toile de fond, le cœur de l’histoire est la relation entre ces deux personnages brisés qui vont retrouver des sentiments qu’ils pensaient perdus en étant obligé malgré eux de faire équipe.

L’aventure qui dure que neuf petits épisodes, on en aurait voulu encore plus et c’est normal quand c’est aussi bon, vous fera vivre un grand périple, où vous rirez, pleurerez et aurez (un peu) peur. Vous ne regretterez pas d’avoir embarqué dans ce road trip post-apo à travers les Etats-Unis, avec Joël et Ellie comme compagnons. 

Ma note:
18/20

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