Blasphemous 2: le test sur Nintendo Switch


Team 17 a gâté Games-Squad, cet été, en nous offrant la possibilité de tester Moving Out 2 (dont le test est déjà en ligne), Gord (le test arrive prochainement) et le jeu qui nous intéresse ici, la suite tant attendue du metroidvania espagnol, je l’annonce: « Blasphemous 2 »! Il sortira sur Nintendo Switch, Playstation 5, XboX series et PC pour 29,99€.


Les développeurs de « The game kitchen », nous ont sorti une petite pépite en 2019, après une campagne participative fructueuse en 2017, qui n’est autre que Blasphemous, un metroidvania aux allures de soul’s like qui a eu son petit succès. Ce 24 Août, ils sont revenus avec la suite de ce chef d’oeuvre, après 4 années de développement, mais est-il à la hauteur pour défaire cette diablerie qu’est le Miracle ou va t-il tomber dans l’oubli et la désuétude?

On commence 1000 ans après les évènements de la fin du premier jeu. Après votre réveil à Custodia, la ville du premier opus, vous découvrez très vite que « Le Miracle » met toujours à mal la ville et ses habitants mais votre pélérinage changera peut-être l’avenir de la ville. Vous vous retrouvez perdu dans cet enfer qu’est devenue Custodia et ses environs mais Le Miracle et ses partisans ne vous laisseront pas une seule seconde de repos. 

Blasphemous 2, comme son grand frère, met en scène le folklore et le catholicisme épagnol de manière bien singulière, ça peut ne pas plaire comme être apprécié par son côté hors des sentiers battus. 

Ici, elle met en scène des engeances qui se nourrissent de la souffrance et de la culpabilité des Hommes, tout en montrant la foi des villageois mené par cet espoir qu’est le pénitent. On se sent totalement démuni par tout le désespoir qui règne dans ce monde et ce parti pris donne envie de voir plus loin, de découvrir plus encore. Le scénario ne vous mènera pas par la main, vous devrez lire et écouter les histoires des PNJ pour comprendre le lore, un peu comme dans un Bloodborne ou un Elden Ring. 

D’ailleurs, il n’y a pas que dans le lore qu’il y a des similitudes avec les soul’s like, dans le gameplay aussi. Le principe de nombre de fioles définies, les larmes d’expiation lorsque vous tuez un ennemi ou encore le retour de ces derniers, quand vous vous arrêtez à un prie-dieu (équivalent au feu de camp), donnent aussi cette impression, tout comme la difficulté. 

Blasphemous 2 n’est pas à mettre dans toutes les mains. Le jeu est exigeant et ça se ressent partout, chaque ennemi peut être fatal si vous désirez foncer dans le tas et les boss peuvent être assez retors. Les dégats pris que ça soit sur des piques (qui ne sont plus mortels comparé au 1) ou un coup d’un simple ennemi de base vous fera parfois spamer de peur la touche de soin ou vous faire rager car ce n’est plus possible de se soigner par manque de fiole. 

En parlant d’ennemis, certains d’entre eux sont revenus du premier opus mais on y voit un clin d’oeil au premier car il ne manque pas de diversité pour autant. Vous avez 65 types d’ennemis au total sans compter les boss, et à part un changement de couleurs pour certains, vous aurez pas mal de têtes différentes à frapper.

Pour ce qui de frapper, il y a de la nouveauté dans le gameplay de Blasphemous 2. Comparativement au premier où vous n’aviez que votre épée, Mea Culpa. Ici, vous avez le choix d’une arme en début de partie. Vous aurez droit à la rapidité mais de faibles dégâts avec les rapières « Sarmiento et Centella », le choix moyen avec l’épée lourde « Ruego el alba » ou faire fort avec « Veredicto », un fléau lent mais qui tape loin et durement. 

Ces armes auront une importance en début de partie, pour ce qui est de certains endroits à atteindre mais rien de très difficile en terme d’ennemis car vous retrouverez très vite les 2 autres armes dans votre avancement, ce qui vous permettra d’aller plus loin dans les biomes. 
Grâce à l’exploration et le combat contres des ennemis et boss, vous pourrez récupérer des « points de martyr ». Ces derniers vous permettront d’améliorer vos 3 armes mais vous n’aurez pas que cela pour parfaire votre personnage. 

Comme dans le premier, vous aurez un rosaire dans lequel vous incrusterez des perles vous donnant des améliorations comme subir moins de dégâts ou la possibilité d’entendre un son pour decouvrir des murs cachés. Il y a aussi des idoles en bois, fait par un PNJ du coin en échange d’objets ou de souvenirs, qui vous donneront des bonus de stats, des reliques permettant de faire des nouvelles actions, comme un double saut, ou encore la magie sous forme de chants et de versets qui vous laisseront la possibilité d’attaquer à distance, tant que votre barre de vigueur vous le permet. Cette dernière se remplissant lorsque vous frappez les ennemis, elle est généreusement remplie durant votre partie. 

Enfin, le jeu se joue comme un metroidvania, c’est-à-dire qu’il vous faudra faire des allers-retours sur la carte un très grand nombre de fois pour accomplir votre quête. Mais n’ayez pas peur, Blasphemous 2 regorge de petits détails, de PNJ et de zones cachées vous récompensant régulièrement pour vos recherches, ce qui rend les déplacements d’un bout à l’autre de la carte moins longs et redondants. Entre les petites quêtes pour retrouver des graines à planter, des chérubins à libérer ou encore retrouver des soeurs dispatchées un peu partout, vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer. 

Et puis, comment s’ennuyer quand on voit la direction artistique du jeu. Certes, le jeu a gardé son pixel art gothique du premier mais les cinématiques sont magnifiques, le côté assez trash et sanglant n’est pas très présent dans celles-ci, laissant plutôt la place à un style dessins animés qui n’est pas pour déplaire mais les visions malaisantes de certaines scènes sont toujours au rendez-vous comme dans le premier jeu. Il est plus beau et plus fluide que son grand-frère et les différents environnements ont tous une patte bien à eux. Des rues embrumées au désert en passant par une basilique ou encore une cathédrale engloutie par les eaux. On ne peut que s’émerveiller par tant de diversité et de détails qui laissent paraître une beauté dans cette ville de Custodia où l’on vit un enfer permanent. 

Que dire aussi du charadesign des ennemis et, plus particulièrement, des boss qui sont un réel plaisir à combattre comme à voir. Avoir des boss marquants dans un jeu est important et The game kitchen l’a compris en nous mettant des petites pépites. Au niveau des PNJ qui vous donnent des quêtes, le malaise est là aussi, entre une femme qui se fait arracher la peau au fur et à mesure de votre pélérinage ou l’homme et son bébé. Vous n’aurez que des surprises dans les visions d’horreur et de mal-être que le jeu vous propose.

Et avec la musique, ils nous permettent également d’avoir cette ambiance pesante et sans fin. Carlos Viola, le compositeur du premier Blasphemous, revient avec une bande-son encore plus belle et morbide que la précédente. 

Chaque biome à son identité autant visuelle que sonore. Que vous visitiez le palais des broderies, la tour tranchée ou encore sous ses terres sacrées, Vous savez où vous vous situez rien qu’en écoutant la musique. Notez aussi que les bruitages sont dégoûtants et ça donne un + à l’ambiance, que vous tranchiez une tête lors d’une éxécution ou que vous tombiez dans un trou rempli de pics tranchants. Tout est fait pour vous donner ce côté horrifique qu’ils veulent mettre en avant dans leur histoire.

Les points positifs et négatifs:

Point positif:

– Bande-son excellente
– Boss marquants
– Direction artistique magistrale…

Point négatif:
– …mais qui ne plaira pas à tout le monde

Mon avis personnel et ma note:

En conclusion, Blasphemous 2 est un metroidvania soul’s like que seul les plus exigeants auront le courage de finir mais par lequel il faut, pour moi, passer pour en découvrir sa richesse. Que ca soit pour sa direction artistique gothique mélangeant le médiéval et le mystique, la bande-son et l’ambiance infernale juste incroyable ou rien que pour cette vision du catholicisme particulière qu’ils ont mis en avant. 

Très peu de jeux mettent en avant la religion et en dehors de la croyance même, leurs histoires sont remplies de mythes vraiment intéressants à travailler et à découvrir et Blasphemous 2, tout comme son prédécesseur, en fait une merveille d’originalité et d’horreur qui j’espère ne passera pas inaperçu. Ce style de jeu mérite d’être mis sur le devant de la scène et ils devraient y en avoir plus sur le marché du gaming. Petit clin d’oeil au boss du palais des broderies que j’ai trouvé magnifique.

Ma note:
19/20
Coup de coeur !

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